Arctique: moins de glace et encore plus de chaleur La glace fond, l'océan se réchauffe. et fait fondre la glace : le scénario d'amplification des changements climatiques serait déjà à l'oeuvre dans l'Arctique. Des glaces plus fines, qui reculent de plus en plus l'été, du méthane qui remonte en plus grande quantité du fond de l'océan Arctique. Les nouvelles du Groenland et de la région arctique délivrées récemment lors du congrès de l'Union américaine de géophysique, ne sont pas rassurantes. D'autant plus que, selon certains chercheurs, on observe déjà l'effet d'amplification liée au réchauffement climatique prédit par les modèles. Le principe de cette amplification est simple : en temps normal la glace renvoie les rayons du Soleil. En fondant et en rétrécissant, la banquise expose aux rayons solaires une plus grande surface océanique. Une fois réchauffé, l'océan réchauffe à son tour son environnement et favorise la fonte des glaces. Selon Julienne Stroeve, de l'Université du Colorado (National Snow and Ice Data Center), cet effet de rétroaction est déjà visible en Arctique. Son équipe a analysé les températures des mois de septembre, octobre et novembre pour les quatre dernières années. Après comparaison avec les moyennes établies depuis 1979, les chercheurs concluent que les températures ont augmenté de 3°C entre 2004 et 2008, et même de 5°C dans les endroits où la glace a le plus reculé. Entre 1982 et 2007, l'étendue des glaces de mer pendant l'été a diminué de 27% sur une bande côtière de 50 km, a de son côté calculé l'équipe de Donald Walker (University of Alaska, Fairbanks). D'autres changements proviennent du fond de l'océan Arctique, a expliqué de son côté Igor Semiletov, de la même université. Les concentrations de méthane mesurées pendant l'été 2008 dans les eaux arctiques, au large de la Sibérie, étaient les plus élevées jamais relevées, a souligné Semiletov. Ce méthane, puissant gaz à effet de serre, est libéré par le permafrost situé sous l'océan lorsqu'il fond. Selon les données satellites obtenues par l'Agence spatiale européenne, l'étendue des glaces de mer de l'Arctique a atteint en 2007 son plus bas niveau depuis 30 ans (depuis le début de l'observation par satellites). Cette année le passage du Nord-Est (route maritime) et le passage du Nord-Ouest ont été ouverts en même temps pour la première fois.